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Les héritiers Lacoste visent une croissance annuelle de 30% pour Fusalp

Cristina D’Agostino

By Cristina D’Agostino22 novembre 2022

En 2014, à la suite de la vente de Lacoste au groupe suisse Maus Frères, les héritiers Lacoste misent sur Fusalp, et transforment le label tricolore en marque sportive chic et technique. Après l’Europe et la Corée, les États-Unis seront le prochain grand levier de croissance.

La famille Lacoste a racheté la marque Fusalp en 2014 (Fusalp)
Sophie Lacoste Dournel, coprésidente de Fusalp (Julie Glassberg)

Passer du crocodile au coq, la conversion symbolique n’a pas semblé complexe à acter pour la famille Lacoste. En 2014, à la suite de la cession de la marque Lacoste au groupe suisse Maus Frères un an plus tôt, Sophie, Mathilde et Philippe Lacoste rachètent la marque annecienne Fusalp. Créée en 1952 par deux artisans tailleurs, l’enseigne capitalise sur l’esprit couture au service de vêtements de sport. Les Alpes françaises en ligne de mire, Fusalp devient l’équipementier des grands champions de ski des années 1960, des sœurs Goitschel aux J.O. d’Innsbruck en 1964, à Jean-Claude Killy aux J.O. de Grenoble en 1968. Bientôt, le fameux fuseau de ski et les anoraks à smocks près du corps habillent la France pour les loisirs d’hiver. Pourtant, au fil des décennies, de la forte concurrence et des reprises qui se succèdent, la marque en main de Joël Gleyze n’est plus qu’une belle endormie qui n’emploie qu’une trentaine de collaborateurs sur les mille employés trente ans plus tôt. Le chiffre d’affaires plafonne à cinq millions d’euros et toute la production est réalisée en Chine. Les héritiers Lacoste jugent alors le potentiel de Fusalp gigantesque. Son ancrage au bord du lac d’Annecy achève de convaincre la famille savoyarde d’origine de relever le défi entrepreneurial. Huit ans plus tard, Fusalp totalise un chiffre d’affaires de 42 millions d’euros et vise un fort développement international où déjà 50% des ventes sont réalisées. Entretien avec Sophie Lacoste, la coprésidente de Fusalp.

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Pourquoi avoir choisi de racheter Fusalp en 2014?

Lors de la vente de Lacoste, la famille a voulu reprendre une marque à l'identité forte (Archives Fusalp)

C’est une histoire d’équipe avant tout. J’ai repris la marque avec mon frère Philippe, ma belle-sœur Mathilde Lacoste directrice artistique et Alexandre Fauvet, directeur général de Fusalp et ancien numéro 2 de Lacoste. Fusalp a des valeurs qui nous correspondent. Nous avons tout de suite eu une vraie vision de ce que pouvait devenir la marque, alors une belle endormie, mais avec de très beaux fondamentaux. Lors de la vente de la marque Lacoste, plusieurs options se présentaient à nous. Nous pouvions ne pas travailler – une éventualité qui n’a jamais été considérée –, nous pouvions créer une marque, mais très vite, l’idée d’être des passeurs, en reprenant une marque déjà existante, articulée autour d’un vocabulaire et d’une identité forte a représenté un challenge passionnant.

Quelle est cette identité chez Fusalp qui vous a séduite?

Son lien au sport évidemment, puisque nous sommes une famille de sportifs. Son histoire, véritable épopée qui a accompagné les grands skieurs de l’équipe de France, nous a plu, tout comme sa modernité dans le vêtement technique, à la fois chic, qui tombe à merveille, qui permet le mouvement sur les pistes, en voyage, à vélo ou en ville.

Quel était l’état financier de la marque Fusalp en 2014, lorsque vous la repreniez?

Sophie, Philippe et Mathilde Lacoste (DR)

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