Les mondes du luxe
Souffles d’images
Sous la verrière majestueuse du Grand Palais, Paris Photo révèle la richesse d’un art où le temps se fige en images d’une beauté intemporelle. Cette 28ᵉ édition (du 13 au 16 novembre) célèbrera la diversité des regards — entre maîtres reconnus et talents émergents — qui façonnent une photographie aussi précieuse qu’éphémère. Entre héritage et modernité, chaque œuvre raconte une histoire de lumière et d’ombre, offrant au spectateur un luxe rare: celui d’un instant suspendu, vibrant d’émotion et de poésie.
Bilbao sous haute tension graphique
Le Guggenheim Bilbao accueille jusqu’en novembre la première grande exposition espagnole consacrée à Barbara Kruger, icône américaine de l’art féministe et de la critique visuelle. Affiches choc, typographies rouges acides, injonctions ironiques — son langage graphique, devenu culte, s’attaque au consumérisme et aux stéréotypes avec la rigueur d’un slogan de luxe inversé. Dans les volumes monumentaux du musée, Kruger offre son regard qui bouscule, son art qui pense fort.
Le luxe suspendu selon Zumthor
À Los Angeles, le luxe culturel prend une nouvelle forme suspendue: celle des David Geffen Galleries, signées Peter Zumthor, maître suisse du silence construit et du sacré contemporain. Le bâtiment, vaste ruban de béton doré flottant au-dessus de Wilshire Boulevard, efface la hiérarchie muséale au profit d’une promenade continue, presque méditative. Ici, l’art se visite sans itinéraire imposé, baigné de lumière naturelle, dans une architecture qui refuse l’ostentation pour mieux célébrer la contemplation. Un manifeste rare: celui d’un luxe discret, fluide, essentiel.
La mode saoudienne s’invite à Paris
Du 24 au 27 juin, lors de la Fashion Week de Paris, la Saudi Fashion Commission présentera quelques-uns de ses 100 talents au 5ème étage de La Samaritaine. Dans un showroom exclusif, 11 créateurs pionniers et leurs collections printemps-été 2026 seront mis à l’honneur: 1886, Awaken, Eleven, Hajruss, Mirai, RBA, Razan Alazzouni, Rebirth, Reem Alkanhal, Waad Aloqaili et Yasmina Q. Une vitrine créative ouverte de 9h00 à 19h00 (CEST).
Regards hors-champs
À la Galerie Bastian de Berlin, le regard du cinéaste allemand se fait photographe. Wim Wenders, habitué des récits en mouvement, fige ici le monde dans un murmure silencieux. Nearby and Far Away emmène les visiteurs dans une traversée sensible, de l’Europe à la Chine, à la frontière du réel et du souvenir. Du 3 mai au 26 juillet 2025.
L’art glacé
Dans le village alpin de Mulegns, en Suisse, la Gelateria conçue par ETH Zurich et Origen fusionne innovation et écologie. Son dôme vibrant, imprimé en 3D avec du plastique recyclé, se déploie comme une œuvre d’art suspendue. Sous une membrane translucide, l’intérieur se pare de courbes fluides et de couleurs chatoyantes, offrant une expérience sensorielle unique depuis mai 2025. Ce projet incarne une vision du luxe durable, où la technologie sert la beauté et la nature.
Le théâtre fleuri
Dans les montagnes du Yunnan, le Camellia Theater de Kong Xiangwei trace des courbes d’acier élancées, suspendues entre brume et lumière. Plus qu’un théâtre, c’est un écrin ouvert sur le paysage, où l’architecture s’efface pour laisser place à la poésie du lieu. Le théâtre sera inauguré plus tard dans l’année.
Arles, capitale des regards
Dès aujourd’hui, la ville d’Arles en France vibre au rythme des regards du monde. Pour sa 56e édition, le festival fait résonner la mémoire, la révolte et l’intime à travers les œuvres de Nan Goldin, Berenice Abbott ou Michael Cook, notamment. La photographie ne se contente pas de montrer: elle questionne, elle résiste.
Le design en fête
Du 12 au 15 juin 2025, les Design Days investissent l’âme industrielle typique des sixties de la Rasude à Lausanne pour une célébration plurielle et transdisciplinaire du design. Les créations audacieuses et durables – les vases sculpturaux par Cristina Nezel ou les meubles en bois suisse de Fabien Roy – se côtoient dans une réflexion poétique sur l’avenir du design hélvétique.
L’humanité en noir et blanc
Depuis un demi-siècle, le travail de Sebastião Salgado marque l’histoire de la photographie humaniste et documentaire moderne. Jusqu’au 1er juin prochain, l’artiste brésilien expose ses photographies en noir et blanc aux Franciscaines de Deauville, en France, offrant une plongée saisissante dans la réalité de la pauvreté vécue en Afrique et en Amérique latine dès les années 70.
La mémoire migratoire
À Rotterdam, le FENIX Museum of Migration redonne souffle à un ancien entrepôt portuaire en y inscrivant un geste d’architecture futuriste: une tour « Tornado » en acier poli, traversée d’un escalier hélicoïdal vertigineux. Pour son premier projet muséal en Europe, le studio chinois MAD fusionne mémoire industrielle et envol sculptural, dans un dialogue entre histoire humaine et utopie visuelle. Un luxe de contraste, où la migration devient architecture, et l’acier, récit.
L’élégance visionnaire
À partir de mars 2026, le Victoria and Albert Museum de Londres célèbre Elsa Schiaparelli, icône de la mode surréaliste, avec Fashion Becomes Art, une rétrospective inédite réunissant plus de 200 pièces mythiques — robes sculpturales, bijoux audacieux, collaborations avec Dalí et Picasso — qui incarnent un luxe visionnaire à la croisée de l’art et du vêtement.
Douze secrets sous les étoiles
Sous les étoiles de Kyoto, le 18 juin, OMEGA a révélé son nouveau secret: l’Aqua Terra 30 mm. À travers la campagne «my little secret», six femmes d’exception ont incarné cette collection, alliant élégance et modernité. Avec 12 références distinctes, chaque montre permettait à chaque femme d’exprimer sa personnalité unique. Cadrans vibrants, matériaux précieux – or Moonshine™ 18K, or Sedna™ 18K, acier inoxydable et bicolore – une collection qui traverse le temps avec audace et raffinement.
L’écho de la révolte
À travers des installations sonores (souvent cacophoniques) et sculpturales, Nazanin Noori, une jeune artiste interdisciplinaire iranienne basée à Berlin, donne forme à l’écho lointain de la protestation, capturant la tension entre l’immédiateté numérique et la distance émotionnelle. Son œuvre invite à interroger la mémoire collective de la révolte, là où les mots et les images s’effritent.
À voir jusqu’au 22 juin à Auto Italia, Londres
L’Architecture de la mémoire
Liu Jiakun, lauréat du prix Pritzker 2025, transforme l’architecture en poème vivant, où chaque matériau et forme racontent une histoire de résilience. Ses œuvres, qui utilisent des matériaux chargés de sens comme les briques du séisme de Wenchuan, mêlent mémoire et modernité, offrant des espaces qui célèbrent la beauté de l’instant tout en respectant la terre et les hommes.