Kering: prise de fonction de Luca De Meo et attaque cybercriminelle

Pinault a fait appel à Luca De Meo pour redynamiser un groupe fragilisé par un endettement croissant: au premier semestre, Kering enregistrait un recul de 15% de ses ventes et un bénéfice en chute libre de 46%. Pour ce poste de directeur général, spécialement créé pour lui, le dirigeant italien apparaît comme un choix stratégique: fort d’une carrière solide dans l’industrie automobile, il a notamment contribué au redressement de plusieurs entreprises en difficulté, dont le constructeur Renault.

Luca De Meo a déjà annoncé vouloir “agir sans délai” afin de "rationaliser, réorganiser, repositionner" plusieurs maisons du groupe et en particulier le fleuron Gucci, qui n’arrive toujours pas à remonter la pente et à séduire de nouveaux acheteurs. Elle qui génère près de 50% des revenus de Kering, a vu son chiffre d’affaires chuter de 26% en données publiées au premier semestre, atteignant 3 milliards d’euros.

Les actionnaires du groupe avaient voté à 98,97% la nomination de Luca De Meo. Sans surprise, puisque, par le biais de la holding financière Artemis, la famille Pinault détient 59,3% des droits de vote (et 42,3% du capital). De Meo démarre donc cette nouvelle aventure managériale avec une prime d’entrée de 20 millions d’euros et une rémunération de 2,2 millions d’euros par mois.

Si l’endettement des maisons du groupe reste le défi principal à résoudre, d’autres problématiques s’ajoutent à la liste. Parmi celles-ci, la cybersécurité se révèle un enjeu de plus en plus important: Kering a été victime en juin dernier, selon un communiqué, d’une cyberattaque lancée par le groupe international de hackers surnommés «ShinyHunters» qui semble surtout les enseignes de luxe dans le viseur: début septembre, ils avaient attaqué le constructeur automobile Jaguar Land Rover, en provoquant l’arrêt temporaire de la production.

En revendiquant cette nouvelle attaque, les criminels informatiques ont affirmé détenir des données personnelles concernant la clientèle des maisons comme Gucci, Balenciaga ou encore Alexander McQueen. De son côté, Kering a rassuré ses acheteurs. Après avoir constaté l’accès d’un tiers non-autorisé dans le système, la société a su protéger les données sensibles telles que les coordonnées bancaires ou les informations personnelles stockées.

Malgré les difficultés, Kering souhaite continuer une politique d’accords et de partenariats avec d’autres marques pour dynamiser l’offre de son portefeuille. Le dernier en date est celui qui vient d’être signé avec Valentino pour ses lunettes. La célèbre maison de couture Italienne est détenue à hauteur de 30% par le groupe de la famille Pinault (les autres parts appartiennent au fond d’investissement Qatari Mayhoola). Les lunettes Valentino seront désormais distribuées au niveau mondial par Kering Eyewear.

En prenant ses fonctions, Luca De Meo a affirmé hier être passionné de «brand storytelling» et désirer faire partie de «winning teams». Le dirigeant Italien réussira-t-il à redresser la barre de l’un des piliers du luxe mondial?