Kering et Ardian solidifient leur alliance immobilière à New York
By Eva Morletto16 décembre 2025
Le géant français Kering annonce ce mardi 16 décembre la conclusion d’un accord de co-investissement avec la société française de capital-investissement Ardian, sur l’immeuble situé aux 715-717 Fifth Avenue, à New York. L’opération rapportera 690 millions de dollars au groupe français.
Acquis en janvier 2024 par Kering pour 963 millions de dollars, l’immeuble accueille sur plusieurs niveaux près de 10 700 m² d’espaces de vente de luxe, au cœur de Manhattan. Dans le cadre d’un partenariat initié en janvier 2025, Kering apporte cet actif au sein d’une joint-venture détenue à 60% par Ardian et à 40% par Kering.
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«Cet accord nous permet de sécuriser à long terme un emplacement retail de premier plan pour nos maisons, tout en renforçant notre flexibilité financière», explique Jean-Marc Duplaix, Chief Operating Officer de Kering, dans le communiqué publié ce jour.
Au-delà de l’opération financière, cette transaction illustre une évolution structurelle au sein de l’industrie du luxe. Les groupes ne se contentent plus de posséder leurs murs emblématiques: ils cherchent désormais à les monétiser partiellement tout en conservant leur usage stratégique et le contrôle de leur image.
Stéphanie Bensimon, membre du Comité exécutif et responsable du Real Estate chez Ardian, a déclaré dans le communiqué: «Nous sommes ravis de poursuivre notre partenariat avec Kering. Le 715-717 Fifth Avenue nous offre une visibilité et une valeur à long terme exceptionnelles.»
Cette pratique n’est pas isolée. LVMH, par exemple, a déjà signé des accords avec des partenaires patrimoniaux pour certains flagships internationaux, tandis que l’hôtellerie ultra-luxe — comme Four Seasons ou Bulgari Hotels — repose depuis longtemps sur la séparation entre la détention des murs et l’exploitation de la marque.
À Paris comme à New York, les emplacements iconiques s’imposent ainsi comme une nouvelle classe d’actifs recherchés, à la croisée de la finance et du luxe.
Après plusieurs exercices marqués par des turbulences opérationnelles et boursières, le groupe Kering cherche à restaurer sa santé financière sans fragiliser son socle stratégique. En ce sens, cette opération peut être perçue comme un rééquilibrage du bilan, libérant des ressources tout en préservant des positions clés.
Plus qu’un signal de faiblesse, elle pourrait marquer l’émergence d’un luxe plus agile, caractérisé par une gestion plus fluide des investissements et des désengagements.
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