À peine installé à la tête de Kering, Luca de Meo lance une revue stratégique de ses marques, dont son fleuron Gucci. Les cabinets Bain & Company et Boston Consulting Group (BCG) auront pour mission de repenser les activités du groupe pour booster les performances et enclencher des stratégies financières et commerciales cohérentes.
Selon le quotidien français La Lettre, le BCG se voit attribuer l’analyse d’Yves Saint Laurent, de Balenciaga et de Bottega Veneta, tandis que Bain obtient le dossier le plus sensible: Gucci, avec, parmi les missions, celle de redimensionner l’offre produit. Cette opération s’inscrit dans un contexte financier complexe: en 2024, Kering a réalisé un chiffre d’affaires de 17,2 milliards d’euros, en recul de 12% par rapport à l’année précédente. Ces chiffres, qui ont confirmé un ralentissement durable de la marque phare du groupe, ont probablement motivé le nouveau CEO à opérer des changements cruciaux pour le futur du groupe.
S'inscrire
Newsletter
Soyez prévenu·e des dernières publications et analyses.
Les maisons de la société de la famille Pinault affichent des trajectoires divergentes: si Gucci reste le moteur principal, l’année dernière son chiffre d’affaires a reculé de 23%, à 7,7 milliards d’euros (un an plus tôt la griffe affichait encore près de 10 milliards de ventes) ;Yves Saint Laurent a atteint 2,9 milliards d’euros, en baisse de 9% ; Bottega Veneta, à l’inverse, s’en est plutôt bien sortie avec 1,7 milliard d’euros, en hausse de 4%.
Jusqu’à présent, l’année 2025 n’a pas montré de signes flagrants de reprise: au premier trimestre, le groupe a affiché 3,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires, -14% en données publiées, selon les résultats publiés par le groupe le 23 octobre dernier. En confiant à Bain la réorganisation de Gucci, Luca de Meo vise à simplifier les collections et retrouver une rentabilité structurelle. Le BCG, pour sa part, devra renforcer la cohérence stratégique des autres maisons: calibrer leurs offres et repenser leurs dynamiques.
Kering subit la double pression d’une dette nette supérieure à 10 milliards d’euros et d’un marché du luxe mondial en phase de ralentissement, notamment en Asie-Pacifique. Le groupe doit restaurer ses marges sans compromettre son identité. Au-delà de l’audit, c’est une nouvelle gouvernance qui se met en place, plus analytique et plus sélective. Kering se prépare ainsi à un changement de cycle, où la croissance ne se mesurera plus seulement en volumes, mais en pertinence stratégique.
Références
Partager l'article
Continuez votre lecture
Kering cède sa filiale Beauté à L’Oréal pour 4 milliards d’euros
Ce dimanche, Kering a annoncé, dans un communiqué, céder sa filiale beauté créée en 2023 pour la somme de 4 milliards d’euros au géant français L’Oréal. L’opération, réalisée sous la nouvelle direction de Luca de Meo, devrait être finalisée au premier semestre 2026 et pourrait atténuer les difficultés financières de Kering rencontrées depuis plusieurs années.
By Eva Morletto
L’UE inflige 157 millions d’euros d’amende à Gucci, Loewe et Chloé
Nouveau retentissement dans l’univers de la mode de luxe: les marques Gucci, Loewe et Chloé, fleurons des plus grands groupes français Kering et LVMH, et du Suisse Richemont, ont écopé, ce mardi, de 157 millions d’euros d’amende par la Commission européenne.
By Eva Morletto
S'inscrire
Newsletter
Soyez prévenu·e des dernières publications et analyses.