Gianfranco d’Attis quitte Prada: le groupe en quête d’un nouveau souffle

Malgré un contexte difficile pour l’industrie du luxe, Prada a su faire preuve de résilience en 2024. Le groupe a enregistré des résultats financiers solides, dépassant de 2% les prévisions des analystes, avec un chiffre d’affaires en hausse de 17%, atteignant 5,4 milliards d’euros. En attendant la nomination d’un successeur, la direction du groupe sera temporairement assurée par l’actuel PDG du groupe Prada, Andrea Guerra. L'information a été confirmée par l'AFP ce dimanche.

Cette croissance a été portée non par la marque Prada elle-même, mais par Miu Miu, sa griffe sœur, qui a étonné les marchés avec une progression spectaculaire de 93% de ses ventes au détail sur l’exercice clos le 31 décembre 2024. Miu Miu représente désormais 25% des activités du groupe, contre une performance plus discrète pour la marque éponyme.

Au premier trimestre 2025, les résultats de Miu Miu ont commencé à se stabiliser, un contexte qui pourrait expliquer la volonté du groupe d’insuffler un nouvel élan stratégique à sa marque principale. Ce changement de direction semble ainsi viser à relancer la dynamique de Prada à travers de nouvelles approches plus audacieuses.

Comme l’ensemble du secteur, Prada doit faire face à un environnement instable: les tensions géopolitiques, qui se sont intensifiées ces dernières semaines, et l’évolution rapide des tendances de consommation exigent une capacité d’adaptation toujours plus grande.

Autre facteur susceptible d’avoir précipité ce remaniement: l’acquisition, annoncée en avril dernier, de Versace auprès de Capri Holdings pour 1,25 milliard de dollars. Une opération d’envergure qui ajoute un niveau de complexité supplémentaire à la gestion du groupe.

Comme évoqué plus haut, l’annonce du départ de Gianfranco D’Attis a eu lieu lors de la Fashion Week milanaise dédiée aux défilés masculins, qui a également traduit less grands changements entrepris aux commandes sein de marques comme Fendi ou Gucci, grands absents de la kermesse.

L’annonce du départ de Gianfranco D’Attis s’inscrit dans une Fashion Week milanaise marquée par les mutations en cours au sein de plusieurs grandes maisons de luxe et par l’absence de Fendi et Gucci. Le créateur Demna Gvasalia, attendu à la tête de Gucci, la marque en difficulté au sein du groupe Kering, présentera cette semaine son dernier défilé pour Balenciaga à Paris, expliquant ainsi l’absence de Gucci à Milan. Fendi, propriété de LVMH, fera son retour en septembre à l’occasion des défilés féminins, dans le sillage du départ de Kim Jones.

Parmi les temps forts de cette édition milanaise figurent les présentations de Dolce & Gabbana, Paul Smith, Giorgio Armani — qui clôture l’événement ce lundi — ainsi que le très attendu défilé Prada, signé par le tandem créatif Miuccia Prada et Raf Simons.