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Altagamma publie sa première charte des valeurs du luxe

Bettina Bush Mignanego

By Bettina Bush Mignanego14 juillet 2022

La Fondation Altagamma qui réunit 112 entreprises profilées dans le haute de gamme italien publie sa première charte des valeurs du luxe. Son président Matteo Lunelli explique les raisons de cette avancée qui fixe les buts et les valeurs du luxe italien.

Depuis 1992, la Fondation Altagamma rassemble les entreprises reconnues comme d'authentiques et ambassadrices du style italien dans le monde (Shutterstock)

La notion de luxe est en pleine mutation et, malgré les incertitudes liées à l’actualité, le secteur poursuit sa croissance en plaçant la durabilité au cœur de ses préoccupations. Il n'est donc pas surprenant qu'Altagamma, la fondation créée en Italie en 1992 pour rassembler les meilleures entreprises de la Haute Industrie Culturelle et Créative du Made in Italy - un secteur qui représente 126 milliards d'euros pour le pays et près de deux millions d’emplois - ait décidé de publier fin mai sa première Charte des valeurs, un document qui a également été remis au Président de la République italienne, Sergio Mattarella.

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Matteo Lunelli, président de la Fondation Altagamma (DR)

Les évolutions présentées fin juin du Altagamma Bain Monitor sur les marchés mondiaux des biens personnels de luxe soulignent qu'au premier trimestre 2022 les Etats-Unis et l'Europe, également appelés les marchés matures, se confirment comme les piliers du secteur. L'Europe a accéléré sa reprise et devrait atteindre les niveaux de 2019 avec un an d'avance. Les États-Unis connaissent une croissance sans précédent, et les marques investissent dans des thématiques telles que la diversité et l'inclusion. En Asie, la situation diffère: la Chine connaît un ralentissement et le Japon traverse une saison en demi-teinte pénalisé par le Covid et l'absence de touristes. Deux scénarios sont dès lors possibles pour 2022: le plus optimiste présage un schéma de croissance atteignant entre 320 et 330 milliards d’euros de revenus. Le plus conservateur affiche une variation plus basse allant de 305 à 320 milliards d’euros, en croissance de 5 à 15% par rapport à 2021. Quant aux catégories de produits, la meilleure performance est attendue pour les bijoux avec +9%, suivis par les articles en cuir et les chaussures, puis l’habillement et les cosmétiques à +7%. Dans le secteur de la beauté, Davide Bollati, président du groupe Davines - la seule entreprise italienne de beauté présente à Altagamma, qui a réalisé en 2021 un chiffre d'affaires de 192 millions, en croissance de 23% en cette année 2022 confirme: «Habituellement, la beauté croît d'un point de plus que le PIB mondial, mais je pense que cette année, il pourrait y avoir une croissance de 3 points, également en raison du désir d'auto-gratification typique des périodes difficiles».

La mission de la fondation est de contribuer à la croissance et à la compétitivité des entreprises de l'industrie culturelle et créative italienne (Shutterstock)

Pour en parler, le président d'Altagamma Matteo Lunelli, également président directeur général de Ferrai Trento, détaille la charte dans le cadre d'une interview exclusive accordée à Luxury Tribune.

Commençons par le secteur du luxe, suivi par Altagamma depuis une trentaine d'années. Comment évolue-t-il?

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