Montée de la Fashion Tech: la Gen-Z est-elle prête?

Vêtements et miroirs connectés, garde-robes immersives, essayage virtuel ou encore modélisation 3D et commerce phygital, autant d’éléments qui composent l’univers de la mode numérique – «la Fashion Tech» – en progression.

Une mode qui transcende les limites du monde physique pour offrir une nouvelle façon de consommer, de s’habiller et d’expérimenter, une mode selon laquelle les possibilités de création et de personnalisation sont infinies, permettant à chacun d’explorer son propre style, en s’affranchissant des normes de la mode traditionnelle. Mais la Gen-Z est-elle réellement prête à l’expérimenter?

La réponse est sans appel pour Giovanna Graziosi Casimiro, professeure et chercheuse en innovation numérique à l’IFM Paris (Institut français de la mode).

«Oui elle l’est complètement, les données montrent que la Gen-Z est très consciente de son processus d’achat, elle aime consulter plusieurs sites, faire des recherches et trouver le meilleur prix avant d’acheter un produit, poursuit-elle. C’est une génération frustrée par ce que la mode propose aujourd’hui, qui cherche des moyens alternatifs d’investir de la consommer», déclare-t-elle à Luxury Tribune lors du salon VivaTech à Paris qui a eu lieu en juin dernier.

Spécialisée dans les technologies immersives et jeux vidéo depuis environ quinze ans et en contact direct avec cette génération à travers son enseignement, la jeune professeure a pu observer de près ses attentes. Selon elle, l’exclusivité, la personnalisation et la cocréation, rendues possibles grâce à la technologie, sont les principales valeurs auxquelles elle est attachée. «Des marques comme Rick Owens ou Nude Project ont su la conquérir en apportant une véritable valeur ajoutée à leur acte d’achat», souligne-t-elle.

Au salon VivaTech, Allan, 24 ans et étudiant en master à Paris, expérimente les innovations comme le Cell BioPrint de L’Oréal, un outil de diagnostic de peau par IA qui permet d’anticiper et d’analyser les éventuels problèmes dermatologiques. «Je pense faire partie d’une génération qui commence à utiliser ce genre de technologie dans son quotidien», répond-il.

Quelques mètres plus loin, Paloma, 21 ans, en licence de droit à Tours, reste sceptique: «On ne peut pas vraiment savoir si un vêtement ou un accessoire nous va avec un filtre, je préfère essayer en magasin.» Si l’un est adepte des technologies et l’autre plus réticente, les deux étudiants en arrivent au même constat: le contact humain reste primordial dans l’acte d’achat.