LVMH affiche des résultats en baisse pour le 1er semestre 2025

Le géant du luxe français LVMH affiche 39,8 milliards de ventes pour cette première partie d’année, soit un recul de 4% par rapport à l’année précédente. Une baisse significative, mais qui reste relativement correcte par rapport aux craintes du marché. Malgré ces chiffres qui en disent long sur l’état du marché du luxe, Bernard Arnault s’est voulu rassurant en déclarant ce jour à la presse que «LVMH fait preuve de solidité dans le contexte actuel. Nous la devons à la force de nos marques emblématiques comme Dior ou Louis Vuitton et à leur aptitude à se renouveler sans cesse (…) Notre objectif prioritaire commun est d’offrir à nos clients les créations les plus exceptionnelles».

En ce qui concerne les régions, l’Europe et les Etats-Unis représentent les marchés les plus stables du groupe avec une demande locale encore importante. Cet intérêt montre que la stratégie du groupe, fondée sur le renforcement de la désirabilité des maisons et l’ancrage local, reste efficace dans un contexte d’incertitude. Le marché japonais est lui en revanche en baisse, un phénomène constaté dans d’autres maisons de luxe européennes. Plusieurs raisons entrent en jeu, en particulier l’essoufflement de l’euphorie des ventes post-covid et le fait que les touristes aient pu profiter pendant une période significative d’une baisse importante de la valeur du yen, la monnaie japonaise, ce qui avait favorisé les achats de luxe. Le repli actuel illustre une sensibilité accrue du consommateur japonais au contexte macro-économique - un indicateur souvent observé de près pour anticiper les tendances régionales.

Les résultats des différentes activités confirment certaines tendances, à commencer par les chiffres des vins et spiritueux qui affichent toujours des difficultés autour du cognac, aujourd’hui menacé davantage par la politique douanière américaine. Le chiffre d’affaires de cette branche est ainsi passé de 2,8 milliards lors du premier semestre de l’année dernière à 2,5 milliards cette année: une variation de -8% en données publiées qui pourrait se creuser davantage selon les décisions de l’administration Trump et ses répercussions sur le marché, qui seront annoncées le 4 août prochain. Le secteur des parfums et des cosmétiques ainsi que celui des montres et de la joaillerie se sont montrés plus performants et affichent une baisse de seulement un pourcent.

Cette année, le groupe a multiplié les moments marquants: de la nomination de Jonathan Anderson à la tête de Dior, aux célébrations du centenaire de la maison Fendi en passant par la présentation des premières collections dessinées par Sarah Burton (Givenchy) et Michael Rider (Celine), LVMH a su maintenir une stratégie dynamique. Toutefois, le groupe doit composer ces jours-ci avec l’une de ses maisons en difficulté: Loro Piana fait face à une procédure de mise sous administration judiciaire à la suite d’allégations portant sur des conditions de travail au sein de sa chaîne de sous-traitance. Une affaire sensible, qui pourrait fragiliser l’aura d’excellence associée au groupe.