L’âge d’or du rail est de retour, et il est durable

Sous la pression croissante pour réduire son impact environnemental, le secteur de l'aviation mise sur les carburants durables (SAF) comme solution. Selon la NASA, le mélange de 50% de biocarburants dans le kérosène pourrait réduire la pollution atmosphérique jusqu'à 70%.

L'Union européenne impose désormais un mélange minimum de 2% de SAF d'ici 2025, qui passera à 70% d'ici 2050, mais le secteur est confronté à de sérieux obstacles: les SAF restent coûteux et l'offre mondiale est limitée. Dans le même temps, la demande de transport aérien continue d'augmenter, dépassant les gains d'efficacité réalisés jusqu'à présent. L'aviation représente 2,5% des émissions mondiales de CO2, ce qui n'est pas négligeable à l'heure où le climat est au centre des préoccupations.

À l'inverse, le transport ferroviaire connaît une révolution silencieuse et offre une solution beaucoup plus évolutive et immédiate. Selon l'Agence internationale de l'énergie, le rail ne représente que 1% des émissions liées au transport dans le monde. Les trains électriques émettent jusqu'à 75% moins de carbone que les avions ou les voitures, mais ils ne transportent que 8% des passagers et 7% du fret dans le monde. Il existe donc un énorme potentiel inexploité. Partout dans le monde, les gouvernements investissent dans des systèmes ferroviaires modernes – électrifiés, à hydrogène et à grande vitesse – conçus pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles tout en offrant une expérience de voyage plus confortable et de meilleure qualité.

L'Europe, longtemps leader en matière de transport durable, pose aujourd’hui de nouveaux rails, mais les progrès ne sont pas sans heurts. Malgré les ambitions du Pacte vert de l'UE, l'aviation continue de bénéficier d'une exonération fiscale sur le carburant, tandis que le rail souffre d'un réseau fragmenté et de subventions inégales. Cela pourrait bientôt changer avec le projet Starline, récemment annoncé, qui prévoit la création d'un réseau ferroviaire à grande vitesse reliant 39 grandes villes européennes et soutenu par une coalition de pays, dont la Finlande, l'Allemagne, l'Italie et le Portugal.

Selon ses concepteurs, 21st Europe, ce système élégant pourrait réduire les vols court-courriers de 80% et offrir des temps de trajet 30% plus rapides que les options existantes, sans les inconvénients des aéroports.