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La marque de mode française Leonard Paris vendue au groupe japonais Sankyo Seiko

Louana Pochon

By Louana Pochon26 juillet 2022

Le lundi 25 juillet dernier, la maison Leonard Paris a été vendue à son partenaire de longue date, le groupe japonais Sankyo Seiko. L’entité, spécialisée en mode et textile depuis plus d’un siècle et encore méconnue en Europe, démontre avec cette acquisition sa volonté d’expansion à l’international et une stratégie de montée en gamme du président Kenzo Kawasaki.

Lenoard Paris a été fondé en 1958 par Jacques Léonard et Daniel Tribouillard (Leonard Paris)

Le 25 juillet 2022, le groupe japonais Sankyo Seiko, fondé en 1920 par Takizo Miki, a acheté l’une des dernières maisons françaises indépendantes, Leonard Paris. Le groupe qui s'est spécialisé depuis les années 30 dans le textile, l'immobilier et le business des licences avait déjà fait l’acquisition de la marque de mode haut-de-gamme britannique DAKS en 1991. Ce premier pas dans l’ouverture de ses activités en Europe soulignait la stratégie de Sankyo Seiko de «comprendre et d’appréhender l'évolution du lifestyle et des goûts en matière de mode et de les intégrer dans la planification des produits», selon son directeur exécutif Akira Inoué.

Le choix d’acquérir la marque Leonard Paris, réputée pour ses jerseys et imprimés de soie, renforce la politique du groupe de capitaliser sur le savoir-faire français, un symbole de raffinement et de mode dans l'imaginaire collectif japonais. La marque, fondée en 1958 par Jacques Léonard et Daniel Tribouillard l’avait très vite réalisé et débuta, dès lors, une collaboration importante avec le groupe japonais. Cette association qui aura duré plus cinquante ans, a permis à Leonard Paris de s’implanter fortement à Taiwan, au Japon et en Corée du Sud. La marque, symbolisée depuis toujours par l’orchidée, une fleur «sans limites géométriques» selon Daniel Tribouillard, conquit rapidement le monde entier et plus particulièrement l’Asie. Son entrée au prestigieux comité Colbert[1] en 1970 plaça définitivement la maison au rang d’ambassadrice de la mode française.

Daniel Tribouillard, «l’amoureux du Japon» comme le surnomme la maison, a réussi là où d’autres ont souvent échoué: s’implanter avec succès au pays du soleil levant. En effet, le gouvernement japonais lui confiait, dans les années 80, la mission de remettre le kimono au goût du jour. La collection imaginée fut un succès. Une réussite commerciale qui orienta les choix stratégiques de la marque, au point d’y réaliser 60% de son activité et de compter sur un réseau de 70 boutiques, contre 6 magasins en Europe. Avec l’acquisition de la maison Leonard Paris, Sankyo Seiko cherchera certainement à développer davantage encore sa présence en Asie.

Le label,  conservera sa place dans le calendrier de la semaine de la mode parisienne.

[1]Le comité Colbert œuvre au rayonnement international de l’art de vivre français. Créé en 1954 à l’initiative de Jean-Jacques Guerlain, le Comité rassemble 75 maisons de luxe françaises et 13 institutions culturelles.

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