Ferrari: déception des investisseurs malgré des prévisions à la hausse
By Eva Morletto13 octobre 2025
Le succès de Ferrari bénéficie d’une caractéristique rare: la constance. La mythique maison automobile au cheval cabré a publié jeudi dernier son plan stratégique à 2030. En dépassant d’un an ses objectifs de rentabilité prévus pour 2026, la marque est une exception. Pourtant elle chutait en bourse au moment de ces révélations. Ferrari prévoit de lancer en moyenne 4 nouvelles voitures par année entre 2026 et 2030.
Au moment de la révélation du plan stratégique de Ferrari jusqu’en 2023 aux investisseurs, l’action chutait de 14 % à Milan. Pourtant, le constructeur relevait ses prévisions 2025 avec un BPA ajusté d’au moins 8,80 €, un EBITDA de 2,72 milliards euros et des revenus de 7,1 milliards. Ces hausses jugées modestes n’ont toutefois pas rassuré les marchés. Le chiffre d’affaires se maintient autour de 9 milliards d’euros, et les investissements dans l’innovation, le développement de l’électrique, les SUV et les voitures de sport ne ralentissent pas. Mais comment Ferrari arrive-t-elle à tirer aisément son épingle du jeu alors que le monde automobile fait face à une crise qui commence à persister?
Certains analystes comparent la maison italienne à Hermès: une valeur sûre, identifiée dans le segment de l’ultraluxe, dont la rareté justifie le prix. La marque de Maranello est définie par le media Milano Finanza comme «une valeur défensive», peu atteinte par les rythmes cycliques qui caractérisent les autres constructeurs. Ferrari est surtout très peu exposée aux aléas du marché chinois, ce qui a conditionné en grande partie les résultats mitigés et le ralentissement de la demande enregistrés par les autres constructeurs.
Elle peut compter sur un public vaste, composé de 90'000 clients actifs, en hausse de 20% par rapport à 2022, et par plus de 400 millions de fans. Cet engouement représente une double identité: très exclusive et en même temps ouverte au grand public qui en convoite les objets dérivés. De plus, la communauté plus étroitement liée à la marque compte aujourd’hui près de 400 000 «ferraristi».
Son carnet de commandes déjà rempli sur deux ans atteint toujours des records et sa stratégie commerciale basée sur la rareté positionne la marque comme très rentable. L’ultrapersonnalisation et les séries limitées, comme la Daytona SP3 (vendue à environ 2 millions d’euros), font partie de cette stratégie gagnante.
Si les autres constructeurs, préoccupés par les coûts, freinent sur le développement de l’électrique, Ferrari peut poursuivre sa route.
John Elkann, président exécutif de la société a déclaré récemment: «Avec la nouvelle Ferrari elettrica, nous affirmons une fois de plus notre volonté de progresser en alliant la rigueur technologique, la créativité du design et le savoir-faire artisanal de la fabrication.»
En 2030, la gamme de produits Ferrari sera composée à 40% de véhicules à moteur à combustion, à 40% d’hybrides et à 20% de véhicules électriques.
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