Clôture de la Fashion Week parisienne, Chanel éblouit sous Matthieu Blazy

Pari réussi pour le jeune designer franco-belge Matthieu Blazy qui a présenté sa toute première collection pour Chanel, ce lundi soir, au Grand Palais. Chargé de donner une nouvelle impulsion esthétique à la maison, Matthieu Blazy, qui a pris ses fonctions de directeur artistique en avril dernier, a été à la hauteur des attentes du monde de la mode. Dans un univers cosmique et coloré, les mannequins ont défilé dans des looks en tweed revisité, aux allures parfois masculines, empruntant les codes de Chanel avec brio. Un nouveau souffle qui pourrait redynamiser les ventes de la maison, confrontée elle aussi au ralentissement mondial du marché du luxe en 2024, avec un chiffre d’affaires en recul de 4,3% à 16,2 milliards d’euros.

La Fashion Week parisienne, démarrée le 29 septembre et dont le dernier show a eu lieu hier soir avec Chanel, a attiré cette année une foule de passionnés, curieux de découvrir le résultat de ce long mercato de la mode. Les défilés de prêt-à-porter pour la saison printemps-été 2026 ont été marqués par de nombreux nouveaux départs.

En effet, plusieurs maisons de luxe iconiques présentaient pour la toute première fois les collections de leurs nouveaux stylistes: Pierpaolo Piccioli pour Balenciaga ; Glenn Martens pour Maison Margiela ; Duran Lantink pour Jean Paul Gaultier ou encore Dario Vitale pour Versace, ont dévoilé au public leur premier essai.

À la tête de Balenciaga, l’Italien Pierpaolo Piccioli, longtemps aux commandes des collections Valentino, a proposé pour la maison d’origine espagnole une série de modèles plus «sages», contrastant avec le style extravagant et anticonformiste du Géorgien Demna Gvasalia. Si avec ce dernier, Balenciaga flirtait avec le streetwear, Piccioli a lui repris les codes originaux de la marque, en s’inspirant du style de son créateur Cristóbal Balenciaga, fondateur de la maison en 1917. Sous l’égide de Piccioli, Balenciaga révèle un visage plus élégant, misant sur l’intemporalité, un aspect très recherché d’un point de vue commercial et gage de stabilité.

Un nouveau chapitre s’est également ouvert pour la Maison Margiela, qui a convié ses invités au Centquatre-Paris, un centre culturel éclectique dans le populaire 19ème arrondissement parisien, pour présenter la première collection de son nouveau directeur artistique Glenn Martens.

Premiers pas aussi pour Duran Lantink chez Gaultier. Le créateur a choisi les sous-sols du musée du Quai Branly-Jacques Chirac pour présenter son défilé. Depuis le départ de Jean-Paul Gaultier il y a cinq ans, la marque misait sur des défilés haute couture présentés comme de véritables spectacles et dirigés par des stylistes invités, à chaque fois différents. Cette solution ne permettait pas une présence pérenne sur le marché de la mode, un facteur essentiel pour maintenir son lien et son attractivité auprès des consommateurs. Avec Lantink, une nouvelle ère s’est ouverte.

Dario Vitale a signé quant à lui sa première collection pour Versace. Première fois que les modèles ne sont pas dessinés par un membre de la famille, suscitant une attente très forte. Le jeune designer a su relever le défi avec panache, en s’inspirant sur plusieurs points des collections de Gianni Versace.

Le parterre de stars était également riche. Demi Moore et Gwyneth Paltrow suscitaient l’engouement des photographes au défilé Gucci, alors que Helen Mirren inaugurait le défilé de Stella McCartney. La chanteuse Lana Del Rey a signé une collaboration avec la maison Zimmermann et était présente au premier rang.

Selon une étude de l’Institut Français de la Mode, la Fashion Week est à l’origine de près de 10 milliards d’euros de transactions chaque année. L’industrie de la mode française génère près de 150 milliards d’euros de chiffre d’affaires et compte environ un million d’emplois dans le pays.