La maison de la rue Cambon intensifie ses investissements dans la péninsule, réaffirmant l’importance cruciale de la filière italienne dans sa stratégie industrielle et créative. Le défilé croisière du 29 avril dernier organisé sur les rives du lac de Côme marque un tournant symbolique dans cette alliance franco-italienne.
Entre Chanel et l’Italie, les liens perdurent et ne cessent de se renforcer. C’est le constat qui s’impose à l’observation des récentes initiatives de la maison française, tant sur le plan de ses investissements que sur le contrôle accru de sa chaîne de production.
Le 29 avril dernier, Chanel a présenté sa collection croisière dans l’écrin somptueux de la Villa d’Este, hôtel mythique bordant le lac de Côme. Un événement marquant qui ouvre une saison exceptionnelle pour les défilés croisière en Italie : Florence accueillera prochainement Gucci, tandis que le Palais Royal de Caserte servira de décor au prochain show de Max Mara en juin.
Interrogé par Milano Finanza, Bruno Pavlovsky, président de la division mode de Chanel, déclarait que la maison était aujourd’hui «à moitié italienne, à moitié française.» Une affirmation forte, qui illustre la place centrale de l’Italie dans la vision stratégique du groupe.
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Une partie significative de la production de Chanel est désormais transalpine. Les chaussures de la maison, ainsi qu’une grande partie de ses modèles en denim, sont aujourd’hui produits en Italie. Côté maroquinerie, la France et l’Italie se partagent la fabrication à parts presque égales.
Début avril, Chanel a annoncé une prise de participation minoritaire - estimée à 35 % selon la presse italienne - dans la manufacture Mantero, une entreprise historique spécialisée dans les tissus de soie, implantée sur les rives du lac de Côme. Un mouvement stratégique, dans la lignée d’autres investissements récents visant à sécuriser la qualité des matières premières et à renforcer le contrôle sur la chaîne de valeur.
Dans un contexte post-Covid marqué par une normalisation des ventes, Chanel, comme d’autres maisons de luxe, mise sur une consolidation industrielle. Fidéliser les fournisseurs et garantir une excellence constante devient essentiel pour maintenir un niveau de prix élevé et assurer la pérennité de la griffe, alors que les tensions sur les chaînes d’approvisionnement se multiplient.
Un passeport numérique pour les produits Chanel est d’ailleurs en préparation, afin d’assurer une transparence totale sur le processus de fabrication auprès de la clientèle.
L’enjeu est clair: les PME italiennes du luxe, reconnues pour leur savoir-faire d’exception, constituent un atout stratégique. Ces derniers mois, Chanel a accéléré la cadence: en mars, la maison est devenue actionnaire majoritaire de Grey Mer, fabricant italien de chaussures. Elle a ensuite acquis 20% du capital de Leo France, spécialisé dans les accessoires métalliques. En 2023 déjà, Chanel avait pris une participation de 24,5% dans la manufacture de cachemire Cariaggi, aux côtés de Brunello Cucinelli.
Avec cette série d’opérations ciblées, Chanel trace une route claire: consolider une filière italienne d’excellence, au service de sa créativité et de son exigence.
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By Eva Morletto
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