AbonnéBusinessGrand angle

Pourquoi le crypto-art bat des records

Le 11 mars dernier, l'œuvre numérique de l'artiste Beeple a fait basculé le marché de l'art dans une nouvelle ère. Vendue aux enchères pour près de 70 millions de dollars - un record -, elle fait de Beeple le troisième artiste le plus valorisé au monde, après Jeff Koons et David Hockney. Décryptage.

Une des pièces de l'œuvre de Beeple apparaissant dans "Everydays:the first 5000 days" de Beeple (Beeple)

"Everydays: the first 5000 days", tel est le titre de la pièce. La vente, lancée le 25 février avec un prix symbolique de 100 dollars, a connu une hausse impressionnante au cours de la dernière demi-heure, passant de 15 millions de dollars à plus de 69 millions. En réalité, derrière cette réalisation se cache un immense travail, commencé en 2007 avec la publication quotidienne d'une image sur les réseaux sociaux, afin de construire un collage de 5000 pièces qu’il faut apprécier comme une seule grande œuvre. L'auteur est un graphiste américain de 39 ans, de son vrai nom Mike Winkelmann, connu pour ses collaborations avec Nike et LVMH.

Le crypto-art est prêt à avoir son propre langage

Créé en 5 000 jours par l'artiste révolutionnaire Beeple, ce collage monumental a été la première œuvre d'art purement numérique (NFT) jamais proposée chez Christie's, vendue pour 69 millions de dollars (Beeple).

«Le succès de Beeple témoigne des possibilités passionnantes qui s'offrent à ce marché naissant» déclarait Noah Davis, spécialiste de l'art d'après-guerre et contemporain chez Christie's. D’ailleurs, la maison de vente aux enchères est la première à traiter les NFT (non-fungible tokens), des biens numériques protégés par un certificat d'authenticité.

L'artiste Beeple, de son vrai nom Mike Winkelmann (DR)

Barbara Tagliaferri, auteure du rapport 2021 «Le marché de l'art et des objets de collection» de Deloitte Private Italia sur le thème de «l’art aux temps de la Covid-19», évoque pour nous les effets du numérique avec Ernesto Lanzillo, Pietro Ripa et Roberta Ghilardi. Cette étude, présentée lors d'un webinaire animé par plusieurs représentants du secteur de l'art, dont le directeur adjoint des Musées du Vatican, Mons Nicolini, de Mariolina Bassetti, présidente de Christie's,  Maestro Ugo Nespolo  et les galeristes Tommaso Calabro, de la galerie milanaise éponyme, et Verusca Piazzesi, directrice de Continua, analysent ensemble les effets du numérique en 2020, année au cours de laquelle le marché a enregistré une baisse de 29% du volume d'affaires global, et où le numérique n'a pu compenser que partiellement les pertes.

Pour continuer à lire cet article, abonnez-vous maintenant

CHF 10.- par mois / CHF 99.- par année

  • Accès illimité à tous les contenus payants
  • Des analyses approfondies sur l'industrie du luxe que vous ne trouverez nulle part ailleurs.
  • Des études et rapports sur les principaux défis à venir ainsi que leur décryptage.
  • Des articles académiques élaborés par des professeurs et des doctorants membres du Swiss Center for Luxury Research, ainsi qu’un certain nombre d’universités à l’étranger.
  • Des événements réservés aux membres pour enrichir vos connaissances et votre réseau.

Partager l'article

Continuez votre lecture

L’art ou la renaissance numérique?
Art & DesignGrand angle

L’art ou la renaissance numérique?

Le débat récurrent qui agite les divers secteurs de l’économie en ces mois de pandémie est de savoir si le numérique peut remplacer le réel. […]

By Bettina Bush Mignanego

S'inscrire

Newsletter

Soyez prévenu·e des dernières publications et analyses.

    Conçu par Antistatique