Ce mercredi, le comité d’entreprise a lancé un avertissement: jusqu’à 25% des emplois du groupe seraient menacés. Après des lourdes pertes au troisième trimestre, la direction envisage de délocaliser la production et le développement vers des pays à bas coûts salariaux.
La prestigieuse maison automobile allemande, basée à Stuttgart, semble être en difficulté. Selon Ibrahim Aslan, président du comité d'entreprise de Porsche, la direction envisage de délocaliser certaines activités de production: «Le directoire n'a pas encore présenté de vision d'avenir pour nos sites allemands de Porsche, mais il menace de transférer le développement et la production vers des pays où les niveaux de salaire sont nettement inférieurs», déclarait-il dans un communiqué. Cette décision priverait potentiellement les sites historiques allemands, notamment à Stuttgart-Zuffenhausen et Weissach, de milliers d’emplois.
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Cette alerte survient dans un contexte de remise en cause profonde de la stratégie du groupe Volkswagen, rattrapé par une réalité économique compliquée. À la publication des chiffres du troisième trimestre 2025 le 24 octobre dernier, le constructeur allemand enregistrait une perte de près d'un milliard d'euros.
D’autres chiffres et données inquiètent: le recul des livraisons (310 718 véhicules livrés en 2024, soit une baisse de 3% par rapport à 2023), la faiblesse persistante de la demande sur le marché chinois, le ralentissement du passage à l’électrique et aussi les perturbations dans la chaîne d’approvisionnement.
Face à ces facteurs contraires, la direction de Porsche a lancé un vaste plan de réduction des coûts, qui se traduit non seulement par une accélération des suppressions d’emplois, mais aussi par des économies sur les primes. Par exemple, la prime spéciale 2024 offerte aux salariés a été quasiment divisée par deux par rapport à 2023.
Le comité d’entreprise, pour sa part, évoque un risque majeur pour l’avenir des sites allemands, et demande des garanties d’emploi jusqu’en 2035, estimant que les menaces de relocalisation mettent en péril non seulement des centaines de postes, mais aussi tout le savoir-faire industriel dont Porsche est dépositaire.
La situation de la maison automobile Porsche soulève une question fondamentale, valable pour tous les constructeurs: comment concilier exigence de rentabilité et préservation des effectifs, dans un environnement global instable, marqué par la transition énergétique et des coûts de production sous pression? Si Porsche parvient à redresser la barre, la transition sera toutefois douloureuse pour plusieurs milliers de salariés, dont l’avenir semble aujourd’hui en suspens.
Le constructeur commercialisera en 2026 son nouveau modèle Cayenne électrique, ainsi que la nouvelle Macan GTS. Le succès commercial de ces deux bolides pourrait jouer de façon considérable sur le futur de la marque et sa stratégie.
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