Hermès annonce la création d’un nouveau pôle de maroquinerie en France

Les derniers chiffres du groupe Hermès, communiqués le 17 avril dernier, ont fait état d’une belle dynamique au 1er trimestre 2025, contrairement à la tendance générale. La maroquinerie-sellerie a affiché une progression de 10 % (et 1,8 milliard d’euros de chiffre d’affaires), contrebalançant les difficultés ressenties par d’autres groupes sur ce métier. Alors que le groupe LVMH annonçait vouloir renforcer ses sites de productions de maroquinerie aux États-Unis, si un accord n’était pas trouvé entre la Communauté européenne et l’administration américaine, Hermès confirme, avec cette annonce, sa volonté de consolider le 100% de sa production de maroquinerie-sellerie sur territoire français.

Cette annonce s’inscrit dans le cadre du développement d’un dixième pôle artisanal pour le groupe Hermès, dont les sites de production maroquiniers sont installés aujourd’hui dans neuf des treize régions françaises. En septembre dernier, une nouvelle unité de production avait été inaugurée à Riom, dans le Puy-de-Dôme, complétant un pôle existant. L’ouverture de ce nouveau site de production en Normandie vient donc s’ajouter aux trois autres sites en cours de développement à L’Isle d’Espagnac (Charente), Loupes (Gironde) et Charleville-Mézières (Ardennes).

Tout comme à Riom, qui réhabilitait l’une des ailes de la Manufacture des Tabacs de la ville, ancien site industriel (1877) inscrit au titre des monuments historiques depuis 2004, cette 27ème maroquinerie sera bâtie sur une parcelle appartenant à la friche de la société métallurgique de Normandie (SMN), ancien fleuron industriel ayant opéré en Normandie de 1917 à 1993. Ces implantations sont aussi le fruit d’une démarche qui veut «irriguer un bassin d’emploi», comme l’indiquait Olivier Fournier, directeur général responsable de la gouvernance et du développement des organisations chez Hermès, lors de l’inauguration en septembre dernier.

La création des 260 emplois «s’appuiera sur l’expertise des équipes des maroquineries du groupe et sur l’École Hermès des savoir-faire. Agréée par l’Éducation nationale en tant que centre de formation d’apprentis depuis 2021, l’École assurera la formation des nouveaux artisans en lien étroit avec le rectorat de l’académie de Normandie et les partenaires locaux de la formation professionnelle.» explique le communiqué. De plus, ce nombre de collaborateurs correspond à une règle que Hermès se fixe à chaque fois. Olivier Fournier expliquait à ce propos: «C’est une volonté stratégique de ne pas avoir de site de plus de 300 personnes. Il s’agit d’une question de relations humaines, car c’est l’assurance de connaître tout le monde.»