Deauville compte sur la culture et le sport pour se repositionner à l’international

Sur les rives de la Manche, à seulement deux heures de Paris, Deauville a toujours joué de son image de raffinement à la française. Connue pour sa mythique promenade des Planches, ses 450 cabines de bains baptisées des noms de légendes du cinéma, ses palaces Belle Époque, son port de plaisance, son casino et ses parcours de golf réputés, la ville séduit par son glamour et la richesse de son patrimoine.

C’est le duc de Morny (demi-frère de Napoléon III) qui, le premier, comprit tout le potentiel du lieu, il y a près de deux siècles. En 1860, il décidait en effet de créer une station balnéaire sur la côte de Nacre. En construisant la ligne de chemin de fer la reliant Paris, il donna naissance au Deauville mondain. C’est ici même que le groupe Barrière posa les premières pierres de son empire. En 1912, sous l’impulsion d’Eugène Cornuché, directeur du casino de Trouville, et de son associé François André, celui de Deauville était inauguré. Attirant l’élite parisienne, ils décidèrent d’héberger cette clientèle dans deux hôtels de luxe attenants au casino : le Normandy, devenu l’un des plus célèbres hôtels 5 étoiles de France, et le Royal, plus classique. François André reprit ensuite la tête du groupe en 1927 et imagina pour sa clientèle fortunée, en quête de calme et amatrice de golf, l’Hôtel du Golf, qu’il inaugura deux ans plus tard.

En parallèle, les premières boutiques de luxe ouvraient leurs portes, ainsi que le tout premier Printemps en dehors de Paris. Après la Seconde Guerre mondiale et en particulier le débarquement de juin 1944 qui libéra la côte normande, Deauville s’affirma comme une destination touristique de premier plan. En 1975 naissait le Festival du cinéma américain de Deauville, financé en partie par Barrière.

Au décès de Lucien Barrière, sa fille Diane géra le groupe et initia d’importants projets de rénovation avant que son époux, Dominique Desseigne, en reprenne les rênes. On lui doit notamment son aura internationale.

Plus de 110 ans après sa création, l’empire est toujours en mains familiales. Alexandre Barrière et Joy Desseigne-Barrière, de la quatrième génération, en assurent aujourd’hui la coprésidence et détiennent l’intégralité des actions. En 2024, le groupe a généré 1,4 milliard d’euros de chiffre d’affaires dont la majorité (1 milliard) provient de ses 33 casinos. La Société des hôtels et casino de Deauville (SHCD), entité du groupe spécifiquement consacrée à l’exploitation des établissements de la ville, a enregistré, quant à elle, 88,86 millions d’euros pour l’exercice clos en 2024.