Les diamants indiens sous le poids des taxes américaines

Les pierres précieuses et les bijoux figurent parmi les cinq principales exportations non tertiaires de l'Inde, les États-Unis étant le plus gros acheteur.

Pendant des décennies, les pierres précieuses et les bijoux indiens ont été importés aux États-Unis sans droits de douane, dans le cadre d'un partenariat commercial préférentiel. Cela a changé lorsque l'administration Trump est revenue au pouvoir et a lancé une offensive tarifaire. En l'espace de huit mois seulement, les taux tarifaires ont changé à plusieurs reprises, créant confusion et incertitude, avant de s'établir à 50%, perturbant ainsi une chaîne d'approvisionnement forgée depuis plus d'un demi-siècle.

Les États-Unis ont lancé leur offensive tarifaire en avril avec un droit de douane de 25% sur les pierres précieuses et les bijoux indiens. En août, ils ont doublé la mise avec 25% supplémentaires, une mesure punitive contre l'Inde pour avoir acheté du pétrole russe, portant le total des droits de douane à 50%.

L'Inde polit 90% des diamants du monde et dépend fortement de la demande américaine. Les États-Unis, quant à eux, comptent sur l'Inde comme fournisseur de confiance pour leur industrie florissante des pierres précieuses et des bijoux. Que se passe-t-il donc lorsque des droits de douane élevés sont imposés dans une équation parfaitement équilibrée entre l'offre et la demande, entre deux des économies les plus puissantes du monde?

En 2025, l'Inde a exporté pour environ 29 milliards de dollars de pierres précieuses et de bijoux dans le monde entier. Près d'un tiers de ces exportations étaient destinées aux États-Unis, dont la moitié était constituée de diamants polis non sertis.

Depuis la pandémie de Covid, l'industrie a du mal à se redresser, car la demande reste faible aux États-Unis et en Chine. L'essor des pierres synthétiques a encore réduit la demande de pierres naturelles.

En 2025, les exportations ont atteint leur plus bas niveau en quatre ans. Avec les droits de douane de 50% imposés par les États-Unis, la reprise de l'industrie diamantaire indienne s'annonce encore plus difficile.

Le GJEPC (Gems and Jewellery Export Promotion Council) indien prévoit que les moyens de subsistance de 170 000 travailleurs pourraient être menacés, «car les exportations vers les États-Unis pourraient chuter de plus de 75% dans les mois à venir,» prévient Kirit Bhansali, président du GJEPC.