Stratégie

Le James Bond «No Time to Die» enfin sur les écrans. Comment les partenaires se sont-ils adaptés?

Cristina D’Agostino

By Cristina D’Agostino16 septembre 2021

No Time to Die, le 25ème opus des James Bond sort enfin le 28 septembre sur les écrans, après plus d’un an et demi de retard. Comment les partenaires, dont la marque horlogère suisse Omega, se sont-ils adaptés?

No Time to Die, le dernier James Bond sera projeté sur les écrans du Festival du Film de Zurich en même temps que la première à Londres, le 28 septembre prochain (DR)

Le film, dont la première mondiale était initialement programmée le 31 mars 2020 à Londres, sera finalement projeté sur les écrans le 28 septembre prochain. Les fans helvétiques seront parmi les premiers à le visionner, puisque le Festival du Film de Zurich (FFZ) a réussi le tour de force de le programmer le même jour que la grande première à Londres. Un énorme soulagement pour les partenaires de Bond, dont les activations marketing programmées auront subi quelques changements stratégiques au fil des reports liés à la pandémie de Covid-19. Aston Martin n’a pas attendu la sortie de No Time to Die pour commercialiser sa DBS Superleggera il y a plusieurs mois déjà, et a franchi le cap cet été en révélant la dernière version de son hypercar Valhalla, déjà montrée au salon de l’automobile de Genève en 2019, mais désormais propulsée par une motorisation hybride V8 4,0 litres biturbo fourni par Mercedes-AMG et donc différente du modèle qui apparaît dans le film. Si son prix est estimé à plus d’un million d’euros, aucun doute que cette brève apparition relancera l’intérêt du bolide auprès des clients fortunés.

Raynald Aeschlimann, président et directeur général d'OMEGA, et Daniel Craig assistent au lancement de la montre Omega Bond le 4 décembre 2019 à New York. (Photo de Brian Ach/Getty Images pour Omega)

Du côté d’Omega, le scenario de lancement de la Seamaster Diver 300M édition 007 n’a pas dévié. Dévoilée en décembre 2019, la montre a même trouvé une nouvelle variante en platine à l’été 2020, la marque ayant profité d’un énième report du film pour mettre sur le marché une nouvelle version du modèle. Pour son Président et CEO Raynald Aeschlimann, les retards successifs n’ont pas vraiment impacté la marque, au contraire: «La Seamaster Diver 300M fait maintenant partie de notre collection permanente et se vend extrêmement bien, malgré les reports. D'une certaine manière, les retards l'ont rendue plus attrayante, plus encline à être collectionnée. Nous verrons certainement un regain d'intérêt pour la montre lorsque le film sera projeté dans le monde entier. La qualité de la montre elle-même a atténué la dépendance de sa sortie coïncidant avec le lancement du film. C’est une pièce magnifique en titane, intemporelle, avec un superbe look vintage. Elle a généré son propre élan, sa propre fan base.» Quant à l’impact que la montre pourra avoir sur les médias, Raynald Aeschlimann ajoute: «No Time To Die est sans conteste le James Bond le plus attendu, je m'attends donc à beaucoup de buzz sur les médias sociaux, surtout au moment des premières projections.»

Daniel Craig lors d'une séance avec les designers d'Omega (DR)

Si l’on voit depuis plus de deux décennies (dès 1995) un modèle Omega au poignet de Bond, que pense le plus célèbre agent de sa majesté de sa montre? Daniel Craig répond en exclusivité pour Luxury Tribune.

Les montres de James Bond ont constamment évolué en fonction du personnage. Parliez-vous de vos envies à l’équipe d’Omega avant de commencer les tournages?

La Seamaster Diver 300M édition 007 (DR)

Oui toujours. Il ne faut pas que vous arriviez le premier jour de tournage et qu'on vous dise: «Voici votre montre». Je ne suis pas fait comme ça. Je veux savoir ce que sera la montre dès le début. Je veux savoir ce que je vais porter et à quoi elle va ressembler. Omega a toujours été enthousiaste à l'idée d'apporter quelque chose de nouveau. Six ans se sont écoulés depuis le dernier film, ce qui lui a donné suffisamment de temps pour développer quelque chose. De plus, comme il s'agit du 25e Bond et des 50 ans de l'alunissage, tout s'imbrique parfaitement. Ce partenariat entre Omega et Bond est bénéfique pour les deux. 

Quels ont été les points discutés avec les designers?

Dans Spectre, nous avions vraiment approfondi la montre et son design. Cette nouvelle montre est également le fruit de nombreuses discussions et c’est ce que j’apprécie avec Omega. Ceci dit, Raynald Aeschlimann a vraiment laissé l'équipe de conception libre de créer. Lorsqu'ils me l'ont montrée, j'ai sincèrement dit «vous avez réussi» ! Au final, je n'avais rien à ajouter. Il y a le style, bien sûr, mais aussi l’inspiration, tirée des montres militaires. La marque possède cet héritage qui remonte aux garde-temps pour l'armée britannique de la Seconde Guerre mondiale. Tous ces aspects que je voulais retrouver sur la nouvelle montre, ils l'ont fait.

Une des scènes du film No Time to Die (DR)

L'utilisation du titane l'a évidemment rendue plus légère que les montres précédentes. Le poids était-il un critère pour vous?

Omega m'avait déjà montré des montres en titane par le passé, et effectivement, la sensation de légèreté est agréable. Nous parlons d'une différence de quelques grammes, mais c'est une montre incroyablement confortable à porter. Et le fait que ce soit une Seamaster Diver 300M, une montre de plongée est tout à fait en ligne avec le début du film de No Time To Die. Bond est en quelque sorte à la retraite. Il est en Jamaïque. Il est sur son bateau. Le fait qu'il s'agisse d'une montre Diver laisse entendre qu'il plonge dans la première partie du film. De plus, le bracelet a vraiment été pensé dans un style vintage des années 70, j'aime vraiment ce genre de touche.

Le style vintage correspond-il à vos goûts personnels en matière de montres?

La Seamaster Diver 300M édition 007 avec le bracelet NATO (DR)

Ma première montre Omega m'a été offerte par mon père le jour de mes 18 ans. C'était une montre en or. Je l'ai tellement portée que malheureusement une des attaches s'est cassée et je l'ai perdue. Elle a été ma première vraie montre, et j'ai toujours eu un attachement pour les anciennes Omega. Je pense que les designers avaient l’intention de partir sur une montre au look vintage, mais il est vrai que de mon côté, je n’ai pas hésité non plus à leur faire plusieurs allusions. Quant au bracelet NATO, c’est aussi un style que j’adore. J’ai l’habitude depuis longtemps de mettre ce type de bracelet sur mes modèles de montres. C’est une façon intéressante de changer leur aspect. Beaucoup de modèles de la marque en possèdent aujourd’hui. Le seul problème, c'est que je suis toujours nerveux à l'idée d'avoir dans les mains cet outil conçu pour changer un bracelet, je crains trop d’abimer la montre. Alors je la confie à un horloger, c’est plus sûr. 

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