Le cognac et les spiritueux européens pris en otage par la Chine
En raison de contentieux commerciaux autour des importations européennes de voitures électriques, Pékin a lancé une vaste offensive contre les eaux-de-vie du vieux continent dont c’est le premier marché.
Solliciter les plus importants producteurs de Cognac pour obtenir leur réaction à la crise commerciale qui se fait jour entre Bruxelles et la Chine est devenu mission impossible. «No comment» ou «Merci de vous adresser au BNIC (Bureau interprofessionnel de l’industrie du cognac)» sont les réponses des intéressés à la question brûlante.
Ils sont en effet bien embarrassés de voir leurs prospères affaires contrariées en Chine depuis que, début janvier 2024, le pays a ouvert une enquête antidumping, prétendant que les eaux de vies européennes seraient vendues moins cher en Chine qu’ailleurs. «Ce n’est qu’un prétexte, commente sous le sceau de l’anonymat le responsable des affaires publiques d’une des maisons phares de Cognac. Tout le monde le sait, mais personne ne vous dira rien, le sujet est beaucoup trop sensible. Pour le moment, tout le marché est gelé.» Ce n’est guère étonnant, la Chine est l’un des tout premiers débouchés pour les eaux-de-vie européennes, «le premier en valeur» pour le BNIC qui dégaine ses chiffres: 3,6 milliards d’euros, soit 75% de la production d’alcool de l’Hexagone !
Ces dernières années, l’essor de l’économie chinoise a conduit les expéditions d’eaux-de-vie de vin à croître très fortement vers la Chine et Singapour, en volume et en valeur. Comment en est-on arrivés là?
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