Le blue-jean a désormais son festival international

L’idée est ambitieuse. Créer un festival international du jeans autour de thématiques culturelles, artistiques et sociétales et faire de Gênes le forum mondial du jean durable. Ce projet, porté par Manuela Arata – également connue pour être l’une des fondatrices du Festival della Scienza (fête de la science) né à Gênes en 2003 – est le premier en son genre. Du 2 au 6 septembre 2021, le festival GenovaJeans propose aux visiteurs de découvrir la toile dans ses multiples expressions, de la mode à l’art contemporain, de la durabilité à la culture et le tourisme.   

Le choix de Gênes n’est pas anodin. Car contrairement aux croyances communes, ce n’est pas aux États-Unis que le jeans est né, mais bien dans cette ville portuaire, capitale de la Ligurie, que les premières traces de l’étoffe sont recueillies dès le Moyen-Âge. Ce que l’on appelle la toile de jean, avec cette couleur bleue typique élaborée grâce à l’utilisation de l’indigo extraite autrefois de l’indigotier, était déjà le support d’expression de célèbres toiles de la Passion exposées au Musée diocésain de Gênes, et réalisées au XVI^e siècle à partir de fibres de lin. Elles sont considérées comme les ancêtres du jeans en raison de la couleur bleue que l’on retrouve dans les scènes de la Passion du Christ, utilisées pendant le carême, avant Pâques.

C’est le premier signe de la naissance du jeans, même si on ne peut pas encore parler de vêtement. Ce n’est qu’au XIX^e siècle qu’apparaît le fameux pantalon bleu en moleskine appelé bleu de Gênes, porté par les travailleurs des ports et vendu dans toute l’Europe pour son confort et sa praticité. Le mot jeans dériverait d’ailleurs d’une mauvaise prononciation du mot Gênes.