Alors que Milan pleure la légende de la mode italienne ce lundi, à Rivalta, les rumeurs de la presse vont bon train concernant l’avenir du groupe de mode italien. Giorgio Armani a pourtant verrouillé son héritage avec le souhait d’une gouvernance familiale, préservant l’indépendance de la maison.
Milan est en deuil pour «Re Giorgio» (le roi Giorgio en français ndlr). Ses funérailles seront célébrées aujourd’hui, dans son bourg natal en Italie, à Rivalta, près de Piacenza, en présence d’un nombre très restreint de ses proches. Si Armani avait souhaité le calme pour ses adieux, le monde des affaires lui s’affole sur les rumeurs qui courent sur le futur du groupe.
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Alors que la presse française évoque la possibilité d’un rachat de la part d’un groupe étranger ou remet sur la table la convoitise de LVMH sur l’empire Armani, la presse italienne est, quant à elle, plutôt unanime: Armani restera italien, autonome et indépendant, selon les vœux du créateur, qui avait mis en place une stratégie bien définie avant sa disparition, afin de protéger son empire.
Une fondation dotée de nombreux pouvoirs, un conseil d’administration présidé par les membres de sa famille ainsi que par ses collaborateurs les plus fidèles: Giorgio Armani avait bien construit les bases pour le futur de la société. Il avait orchestré un plan complexe et articulé sur plusieurs niveaux pour garantir la stabilité du groupe. Dans un monde de la mode caractérisé par la présence de grands groupes internationaux qui tendent à monopoliser le marché, Armani a toujours fait figure d’exception.
Dès 2016, «Re Giorgio» a créé la Fondation Giorgio Armani, un organisme au cœur des choix et actions du groupe, une puissante entité juridique forte de ses pouvoirs de contrôle et d’orientation, dont le but est de protéger l’intégrité de la marque. La Fondation Armani détient 12,6% du capital, le reste étant distribué de manière équilibrée aux membres de sa famille et aux collaborateurs les plus proches, à l’instar de son bras droit et partenaire Leo Dell’Orco, ou Andrea Camerana, chargé du développement durable de l’entreprise. Le statut de la Fondation prévoit que ses membres respectent la vision du créateur, en mettant tout en œuvre pour empêcher les ventes et les fusions avec des sociétés extérieures.
Le statut en question prévoit une division des associés en plusieurs catégories de A à F. Les associés A auront 30% du capital, les F 10%, tous les autres 15%. Selon le statut, A+F auront des pouvoirs déterminants concernant les choix stratégiques de la société et représenteront 53% des votes des assemblées. Ils auront également la faculté de nommer les conseillers parmi lesquels seront choisi le président et l’administrateur délégué.
Actuellement, l’identité des bénéficiaires des actions A et F n’a pas encore été révélée. Elle le sera que lors de l’ouverture du testament, dévoilant les détails de la répartition des parts et des actions.
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