Watches and Wonders 2024: des tendances horlogères aux extrêmes
Ce lundi 15 avril, le plus grand salon de l’horlogerie a fermé ses portes à Genève sur un résultat record, avec plus de 49'000 visiteurs, soit 14% de plus que l’année passée. Les nouveautés 2024 observées auprès des marques exposantes semblent souligner deux grandes tendances: les montres à grandes complications et les modèles simples, beaucoup plus accessibles.
Des halles de Palexpo au centre-ville genevois, l’immersion était totale pour les professionnels et le grand public qui ont pu profiter des très nombreuses activités créées spécifiquement pour l’occasion. Le programme «In The City» et ses animations dans le «Village Horloger» ont donné aux amateurs le loisir de vivre une multitude d’expériences horlogères, profilées pour toutes les générations de passionnés. A l’heure du bilan, quelques heures avant la fermeture du salon, Matthieu Humair était serein: «Les chiffres, sur tous les types de fréquentation ont été supérieurs: nous avons accueilli 1500 journalistes (+10%), 5800 détaillants (+10%) et au global avec le public, nous sommes sur une fréquentation de +14%. Les clients finaux ont également été beaucoup plus nombreux, et nous avons vendu 19’000 billets au public, contre 12'000 en 2023, à savoir que 25% se sont vendus aux moins de 25 ans, avec un âge moyen de 35 ans. Watches and Wonders est devenu la plateforme incontournable de l’industrie, où l’importance de se retrouver prime. C’est un accélérateur de business; d’ailleurs toutes les marques m’ont souligné l’importance d’y avoir rencontré de nouveaux clients, souvent jeunes. C’est capital pour l’horlogerie.»
Dans l’enceinte du salon, les nouveautés 2024 des maisons exposantes ont offert une grande variété de modèles à complications. La maison genevoise Vacheron Constantin a mis la barre très haut avec les 63 complications de sa montre Les Cabinotiers- Berkley Grand Complication, présentée après huit ans de développement. Garde-temps le plus compliqué du monde, il présente pour la première fois un calendrier perpétuel chinois, intégrant 2’877 composants. Il bat le record déjà détenu par la Maison avec la Référence 57260.
De l’autre côté de la Sarine, IWC Schaffhausen a conçu pour la première fois un calendrier perpétuel séculaire. Le modèle Portugieser Eternal Calendar tient automatiquement compte des exceptions relatives aux années bissextiles du calendrier grégorien en sautant trois années bissextiles sur une période de 400 ans. En outre, sa phase de lune est si précise qu'elle ne déviera que d'un jour après 45 millions d'années. Quant à Jeager-LeCoultre, l’historique marque du Sentier établie dans la région depuis 1833, elle offrait cette année un tout nouveau tourbillon à trois axes, l’héliotourbillon, tournant sur trois axes pour créer un effet de "toupie", dans son modèle Duomètre Heliotourbillon Perpetual. Très iconique, le modèle Cartier Privé Tortue était très attendu des collectionneurs, dans sa version chronographe monopoussoir.
A l’opposé du spectre de ce que l’horlogerie pouvait présenter cette année, Watches and Wonders a révélé des montres plus accessibles, souvent équipée d’un mouvement mécanique trois aiguilles ou même à quartz, pour une dimension de boîtier nettement réduite, l’autre grande tendance de l’année. C’était le cas chez Hublot, et son nouveau modèle Classic Fusion Original en or ou titane dans un diamètre 29mm et mouvement quartz, qui devient, pour l’occasion, le premier prix de la marque. Autre forme de grande pureté, la nouvelle création Hermès Cut, à mi-chemin entre le cercle et le rond, propose une montre plus féminine équipée du mouvement de manufacture Hermès 1912, et qui se décline en acier ou dans une combinaison d’acier et d’or rose, serti ou non.
D’autres, comme Tag Heuer, ont excellé dans la réédition de modèles iconiques, à l’image de la Monaco ou encore de la Carrera et son cadran «Panda» emblématique.
Les marchés ont globalement été très enthousiastes à la découverte des innovations présentées par les maisons exposantes. Néanmoins, l’anticipation des performances des marques sur l’année n’est plus à l’euphorie; elles sont prudentes et prévoient une croissance de quelques pourcents uniquement. La publication des chiffres du premier trimestre 2024 des grands groupes de luxe ces prochains jours sera sans nul doute une confirmation d’un retour à la normale de l’industrie, après deux ans de forte croissance.
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