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Le luxe s’agite sur les marchés boursiers

Eva Morletto

By Eva Morletto04 juin 2024

Depuis le début de l’année, les marques et groupes de luxe n’ont cessé de bousculer les investisseurs sur les marchés boursiers, en multipliant les opérations et décisions stratégiques.

Quitter la Bourse représente pour plusieurs entreprises, une possibilité de retrouver une liberté de choix stratégiques sans avoir à se soumettre aux attentes des actionnaires et aux contraintes déterminées par le statut de société cotée (Shutterstock)

En quelques mois, on a vu Tod’s quitter Piazza Affari à Millan via une opération financière lancée par L. Catterton; le groupe suisse Lalique envisager de se retirer de la Bourse; le géant de la beauté Puig réaliser la plus grande introduction en Bourse espagnole de la décennie, et finalement le fabricant de baskets de luxe Golden Goose souhaiter placer 25% de ses actions en Bourse. Cette dernière opération porterait la société italienne à une valorisation de 3 milliards d’euros, selon l’agence Bloomberg.

Dans une période d’instabilité économique sur les marchés internationaux, les allées et venues des grandes marques sur les places boursières sont fréquentes. Ces décisions sont liées à la mise en place de stratégies financières les plus efficaces possibles pour tenter de sortir de la stagnation induite par les aléas de la conjoncture.

Quitter la Bourse représente pour plusieurs entreprises (tel est le cas pour Tod’s ou Lalique) une possibilité de retrouver une liberté de choix stratégiques sans avoir à se soumettre aux attentes des actionnaires et aux contraintes déterminées par le statut de société cotée. C’est le cas, par exemple de Silvio Denz, actionnaire majoritaire de Lalique (à hauteur de 51,1%) qui vient d’annoncer le lancement d'une offre publique d'achat en vue du retrait de la Bourse suisse. Il explique: «ce choix permettra au groupe de se concentrer pleinement sur ses activités». En effet, outre la production de ses objets emblématiques en cristal, l'entreprise est également active dans le monde de la parfumerie et de l'hôtellerie de luxe. L’année dernière, Lalique affichait un chiffre d’affaires de 179,2 millions d’euros, ainsi qu’un bénéfice net de 2,4 millions d’euros.

À contrario, d’autres préfèrent compter sur la Bourse et sur des investisseurs externes pour galvaniser leur croissance et obtenir une valorisation plus importante. Golden Goose, par exemple, a pour objectif de lever 100 millions d'euros en vue de son introduction à Piazza Affari, à Milan, pour renforcer sa structure capitale et réduire sa dette. En 2023, le chiffre d’affaires du groupe affichait 587 millions d’euros, avec une croissance record de +18%. En effet, Golden Goose, qui compte passer le cap du milliard d’euros d’ici cinq ans, aspire à élargir son marché dans d’autres régions en plein développement telles que l’Amérique du Sud ou le Moyen Orient.

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