Le Brésil: son fort potentiel de croissance devient stratégique pour le luxe

Le 5e plus grand pays du monde avec 8'500'000 km2 ; 6e par sa population, avec 208 millions d’habitants, il s’agit de la première économie d’Amérique latine. L’élection du président Lula semble avoir donné un nouveau souffle aux institutions démocratiques, atteintes ces dernières années par les dérives autocrates de l’ex-chef d’État Jair Bolsonaro. Avec ce nouveau contexte politique, le Brésil est plus que jamais un marché d’importance stratégique pour la promotion des intérêts économiques des grandes marques de luxe étrangères.

Les quatre premiers siècles du Brésil sont ceux d’un monde rural tropical. Mais c’est aujourd’hui une puissance urbaine considérable, qui compte 17 villes de plus de 1 million d’habitants. S’il connait toujours d’importants problèmes sociaux liés à l’importante population qui vit dans la pauvreté, surtout dans le Nordeste, son économie progresse vite. Dans ce contexte, le marché du luxe y est en pleine expansion.

Tout a commencé dans la décennie 1990-2000. C’est à ce moment-là que les revenus de 10% de la population la plus riche de Sao Paulo ont connu une croissance de 10,6%, pour atteindre presque 50% des revenus de la ville, selon les données de l’Institut brésilien de géographie et de statistiques (l’État de Sao Paulo représente à lui seul 75% de la consommation de biens de luxe dans le pays). Pendant cette décennie «dorée», le secteur du luxe a montré une croissance moyenne de plus de 35%.

Sao Paulo, c’est la métropole des boutiques chic et des dizaines de milliers de sans-abri, le symbole des inégalités devenues chroniques. Pour preuve, c’est la troisième ville du monde en ce qui concerne le nombre d’hélicoptères privés. Tandis que les ultrariches survolent les immeubles et se retrouvent dans les luxueux malls, une armée d’habitants dans le besoin peuple les favelas et manque de produits essentiels. Ces inégalités trouvent d’ailleurs racines dans les spécificités historiques du pays. Le Brésil a en effet été une société esclavagiste jusqu’à la fin du XIXe siècle et, ces dernières décennies, une culture de la tolérance s’y est créé par rapport à l’inégalité, malgré la formation d’une classe moyenne.