Business & Tendances

La tendance du coworking haut-de-gamme se confirme

Fabio Bonavita

By Fabio Bonavita22 septembre 2020

Profitant de l'engouement né de la pandémie de coronavirus, les espaces de coworking attirent les entrepreneurs au cœur des villes. Ils montent aussi en gamme pour séduire les cadres supérieurs et les patrons. Exemple à Genève avec un nouvel espace baptisé «Quartier des banques».

On a d’abord l’impression d’entrer dans le hall d’un hôtel cinq étoiles. Avec ses œuvres d’art, son mobilier de qualité et ses luminaires design. La réceptionniste nous corrige: «Bienvenue au sein de Quartier des banques, le nouvel espace de coworking au cœur de Genève.» En face de la synagogue Beth-Yaacov, l’adresse haut-de-gamme appartient au groupe international IWG. Sur plus de 3500 m2, les entrepreneurs, salariés ou même retraités sont accueillis dans un lieu où le travail se fait discret, confidentiel, presque naturel. «Nous avons entièrement rénové cet immeuble qui date de 1877, précise Philippe Peress, qui à travers son groupe et le groupe J Safra Sarrasin, est propriétaire de la master franchise IWG en Suisse. Le but était dès le départ de mélanger l’art, les environnements de travail et une expérience lifestyle exclusive. Pour ce faire, nos membres peuvent bénéficier d’un fitness, d’un cinéma, mais aussi d’un bar et d’un lounge imaginés par mon épouse Deborah Peress et créé par l’architecte Patrice Reynaud.» Sans oublier Monsieur Bouillon, la dernière enseigne imaginée par le chef étoilé genevois Philippe Chevrier et accessible au rez-de-chaussée.

L'architecte Patrice Reynaud a été en charge de la rénovation. (DR)

Lieu de vie

Notre but est de mélanger l’art, les environnements de travail et une expérience lifestyle exclusive

Philippe Peress, propriétaire de la franchise IWG en Suisse

Directement inscrit dans la tendance de montée en gamme des espaces de coworking, «Quartier des banques» vise un public pour le moins hétéroclite: «Deux semaines après notre ouverture, nous avons des artistes, des employés de family offices, des galeristes, des fabricants de chaussure ainsi qu’un retraité, s’amuse Philippe Peress. Nous voulons avant tout devenir un lieu de vie qui tisse des liens avec le quartier. Il y aura des conférenciers qui viendront dans nos espaces, mais aussi des musiciens. Tout est possible!» Un concept qui semble séduire puisque plus de la moitié des 69 bureaux disponibles ont déjà trouvé preneur en l’espace de quelques jours. Et la pandémie de coronavirus n’a que légèrement freiné cet enthousiasme: «Environ 80% de nos clients viennent de Genève et sa région. Evidemment, l’absence des voyageurs professionnels nous handicape un peu, mais nous essayons de développer un modèle d’affaires plus local. Le coronavirus pousse tous les secteurs économiques à se réinventer, nous n’échappons pas à cette règle.»

L’espace lounge propose une déco légèrement rétro imaginée par Deborah Peress. (DR)

Codes luxueux

Le lieu mise sur un certaine discrétion. (DR)

Comme «Quartier des banques», d’autres concepts de coworking inspirés de l’hôtellerie de luxe émergent aux quatre coins du globe. C’est le cas de Work Inn, un lieu inauguré à Asnières sur Seine, près de Paris, qui vise une clientèle habituée aux prestations cinq étoiles comme le rappelle Philippe Azria, cofondateur et COO de Work Inn: «En lançant ce nouvel espace, nous souhaitons redéfinir en profondeur le coworking et le rapprocher davantage du monde de l'hôtellerie de luxe en proposant tous les services classiques mais augmentés du confort et des prestations des plus grands hôtels.» Une tendance qui devrait s’intensifier ces prochaines années avec la flexibilisation croissante des espaces de travail. 

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